Quatrième d’une famille de 6 garçons (Jean, Georges, Paul, Henri, Claude et Robert), Henri Perrot est né le 10 septembre 1925 à Landresse dans le Doubs.
Fils d’instituteurs installés à Cirey-lès-Bellevaux à leur retraite, Henri Perrot choisit de faire carrière dans l’éducation nationale pour enseigner le français et l’histoire-géographie. Après avoir passé deux ans au Lycée français de Lisbonne, il termina ses études à l’Enaa de Lyon avant d’occuper un poste au lycée Luxembourg et au lycée Pontarcher à Vesoul où il finit sa carrière. Professeur atypique, comme il aimait se décrire, ses élèves, ses collègues ou ses supérieurs se souviennent encore de lui.
En 1957, il épouse Jalziza à Lisbonne, rencontrée quand il enseignait le français aux jeunes adultes. Le couple réside d’abord à Vesoul avant de s’installer à Echenoz-la-Méline.
Dans les années 60-70, des centaines de Portugais arrivant en Haute-Saône et plus particulièrement à Vesoul. Avec son épouse, ils se sont pleinement investis dans les démarches et l’installation de ces familles. Ensemble, ils ont mis en place des cours du soir pour l’apprentissage de l’écriture française en plus de la langue.
Toujours soucieux de l’intégration des étrangers, Henri Perrot fut à l’origine de la création de l’Asate (Association saônoise d’aide aux travailleurs étrangers). devenue plus tard AAMI70, Henri Perrot a continué à s’investir dans l’association, veillant au bien-être de tous. Ce fut aussi l’époque où naquit le comité départementale de défense contre l’alcoolisme. Et, là encore, Henri Perrot en fut l’un des pionniers. Plus tard, l’Escale, lieu d’écoute et d’accompagnement face aux addictologies, vint compléter cette structure. L’Anpaa ayant pris le relais, Henri Perrot était toujours présent.
Passionné de philatélie, le Cercle philatélique vésulien fut un de ses lieux préférés de loisirs, s’investissant dans les collections, les manifestations et la création du bulletin. Ces derniers temps, il y tenait encore une rubrique.
Une autre passion l’animait et il créa des clubs d’échecs dans les établissements scolaires où il enseignait. L’échiquier vésulien le verra encore livrer de belles parties redoutables, jusqu’à l’année dernière, avant que la maladie ne l’affaiblisse.
Avec son épouse, de nombreux voyages les ont conduits dans différents pays. Toujours à l’affût de musées ou d’expositions (les expositions universelles faisaient partie du programme), ils ont aussi fait découvrir le Portugal à leurs neveux et nièces, alors adolescents, pendant les vacances d’été.
En 2010, il eut la douleur de perdre son épouse et la solitude lui ouvrit une nouvelle porte : celle de l’écriture. Avec ardeur, à 85 ans, sur son ordinateur, il aligna page sur page, y insérant des photos, et sortit « Il a neigé sur Lisbonne », livre écrit en souvenir de Jalziza qu’il appelait affectueusement Yali. Ce livre est vendu au profit des associations pour lesquelles il œuvra.
Gagné par le virus de l’écriture, il attaqua « Ultima necat », voulant faire un clin d’œil à la dernière heure…
Bravant la maladie, il lui tenait à cœur de terminer ce livre auquel il choisit de donner le titre « Quand sonnera l’heure ». Après y avoir posé le point final, il s’est éteint à l’hôpital de Vesoul le 8 mars dernier.
Selon sa volonté, ses obsèques ont été célébrées dans l’intimité familiale à Cirey-lès-Bellvaux.